Du 30 au 31 octobre 2025, s’est tenue à Conakry, une session d’échanges des associations de presse et commissaires de la Haute autorité de la communication (HAC) sur leurs rôles et responsabilités en matière de lutte contre les discours de haine et/ou incitation à la violence. Cet atelier s’inscrit dans le cadre du projet d’appui à la promotion et à la protection des droits de l’homme pour la consolidation de la paix en Guinée.
Organisée par la HAC avec l’appui technique et financier du Fonds des nations unies pour la consolidation de la paix (PBF), du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH), du PNUD et de l’UNICEF, cette rencontre avait pour objectif d’outiller et sensibiliser des responsables de médias et de la HAC sur la préservation de la quiétude à travers un positionnement éthique autour de leur rôle dans la lutte contre les discours de haine, notamment ceux contre les femmes en vue d’une meilleure régulation et responsabilisation du secteur.
A la cérémonie d’ouverture, le coordinateur de PBF, à la suite du Président de l’URTELGUI et du délégué du Représentant Adjoint du PNUD qui ont salué l’organisation de cette session, a mis un accent particulier sur l’accompagnement des partenaires à la consolidation de la paix en Guinée. Pour Boubacar 1 Bah, il est crucial d’accompagner les professionnels dans l’exercice de leur mission, afin qu’ils contribuent pleinement à la construction d’un avenir apaisé. « C’est pourquoi, soutient-il, le Fonds des nations unies pour la consolidation de la paix, en finançant ‘’le projet d’appui à la promotion et à la protection des droits de l’homme pour la consolidation de la paix en Guinée’’ mis en œuvre conjointement par le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH), le PNUD et l’UNICEF, s’engage à soutenir les efforts des autorités nationales et des associations de presse pour renforcer leurs capacités, promouvoir l’éthique journalistique et prévenir les dérives médiatiques ».
Dans son allocution de circonstance, le président de la HAC a apprécié la tenue de cet atelier qui vient à point nommé. « L’objectif est clair : lutter contre les discours de haine et les actes de violence. Ce thème est particulièrement pertinent, car le 28 décembre 2025, la Guinée organisera une élection présidentielle. Les élections sont souvent des moments de tensions politiques, parfois sources de conflits sociaux avec des préjudices importants. L’histoire politique du pays l’a démontré : presque toutes les élections ont été émaillées d’incidents, souvent liés aux discours de haine et à l’incitation à la violence, parfois promus par certains hommes politiques et leurs soutiens. J’espère que la prochaine élection se déroulera dans la paix, comme l’a été le référendum », a-t-il indiqué, avant de saluer le rôle de la presse lors du référendum du 21 septembre dernier. « Je suis heureux de constater que la presse a joué un rôle fondamental dans le maintien de la paix avant, pendant et après le référendum. Je souhaite qu’elle joue le même rôle maintenant, le jour du scrutin et après. Pour cela, je vous recommande de faire attention aux discours que tiendront les politiques et leurs soutiens. Si les médias relaient correctement les discours et évitent l’incitation à la haine, il y a de fortes chances que la paix règne. Soyez des vecteurs de paix », a lancé Boubacar Yacine Diallo.
Pendant ces deux jours, les participants, une cinquantaine, ont échangé sur trois principaux thèmes. Il s’agit des rôles et responsabilités des médias et acteurs de la communication dans la lutte contre les discours de haine ; la spécificité des discours haineux envers les femmes : cadre juridique et bonnes pratiques ; et aussi les mécanismes de régulation efficaces pour la prévention des dérives médiatiques.
A la clôture de cet atelier, les participants ont formulé plusieurs recommandations : aux associations de presse – de mettre en place un réseau de journaliste formé sur la lutte contre le discours de haine ; à la HAC – de vulgariser la loi L002 pourtant sur liberté de la presse et la loi L010 portant sur la HAC en faveur des journaliste, élaborer un guide pratique sur la couverture médiatique sensible aux conflits électoraux et la prévention des discours haineux, mettre en place un prix en faveur de la promotion de la paix et la cohésion sociale ; et aux partenaires – de pérenniser les ateliers de formation des professionnel de l’information et de la communication sur la lutte contre les discours haineux, le fact-checking et la couverture électorale responsable, assurer un suivi post-formation à travers des accompagnement individuel et collectif pour évaluer l’application des acquis sur le terrain.
Enfin, les acteurs se sont engagés entre autres à : respecter la dignité humaine ; lutter contre la stigmatisation ; éviter de servir de relais pour des discours de haine ; s’abstenir de tout propos incitant à la haine et à la violence ; respecter la diversité culturelle et religieuse ; promouvoir l’inclusion et la tolérance.
Amadou Sadjo Diallo






